10 août, 2025

Felix ARNAUDIN, le « Lou Pèc » des Landes

Simon Arnaudin, plus connu sous le nom de Félix Arnaudin, est considéré comme l’un des premiers ethnographes et photographes à avoir documenté la culture de la Haute-Lande, une région alors en pleine mutation.

Félix Arnaudin est né le 30 mai 1844 à Labouheyre dans les Landes (AD 40 n°10 page 73/1051) ; il est le fils de Barthélémy, cordonnier de 27 ans, et de Marie Thérèse BARON.

Barthélémy est natif de Lü, depuis quelques générations, et réside avec sa famille au « Monge ».

Labouheyre est une commune située dans la forêt des Landes, elle fait partie du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. C’est une petite bourgade rurale de moins 3000 Bouheyrotes et Bouheyrots qui n’en comptaient que 447 en 1841 (wikipedia)

Félix Arnaudin a consacré plus de quarante ans à photographier les paysages, les habitants, les bâtis et les scènes de vie de sa région natale. Tandis que la politique d’aménagement du territoire transformait les Landes en une forêt industrielle de pins, lui, voyait disparaître un monde agro-pastoral riche en traditions. Il s’est alors donné pour mission de sauvegarder la mémoire de cette culture menacée.

Félix Arnaudin avait une approche rigoureuse et visionnaire de la photographie, qu’il considérait comme un outil essentiel pour archiver la mémoire de la Grande-Lande en pleine transformation.

Il utilisait des plaques au collodion humide, puis au gélatino-bromure d’argent, une technique exigeante qui nécessitait de préparer et développer les clichés rapidement ; ses images étaient souvent réalisées sur des plaques de format 13 × 18 cm, ce qui permettait une grande précision et une belle finesse de détails.

Mais le photographe ne se contentait pas de capturer la réalité brute. Il composait ses images avec soin, parfois en mettant en scène les sujets pour atteindre un idéal esthétique et ethnographique ; il n’hésitait pas à retoucher ses plaques, à effacer certains éléments ou à accentuer d’autres pour mieux transmettre sa vision du monde landais.

Bien qu’attaché à un monde ancien, il choisit la photographie — une invention moderne — pour le préserver. Il disait lui-même qu’il aurait dessiné s’il avait su le faire correctement, mais la photographie lui permettait de tout relever, tout archiver.

Felix Arnaudin a couvert plusieurs thèmes :

Les paysages ruraux

Les portraits

Le bâti traditionnel

Les scènes de la vie quotidienne

Obsédé toute sa vie par la disparition des Landes de son enfance, il voulait figer une mémoire collective avant qu’elle ne disparaisse sous les pins plantés par la loi de 1857.

Il s'est éteint le 6 décembre 1921 (AD 40 n°32 page 157/205) dans cette même commune de Labouhère qui l’a vu naître, qu’il a chéri et respecté toute sa vie, prenant soin de collecter précieusement ses informations auprès de la population.

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Pour en savoir plus :

Le trésor caché de Félix Arnaudin

Conférence "Félix Arnaudin, œuvre photographique"

La Grande Lande par Félix Arnaudin

Cap Sud Ouest : Félix Arnaudin, photographe engagé (extrait)