14 décembre, 2025

J-11 : L’IA est un outil, pas un regard

La crainte de l'Intelligence Artificielle (IA) est permanente ; autour de moi, les gens expriment à la fois leur anxiété et leur étonnement, leurs craintes et leurs retenues.

Faut-il avoir vraiment peur de l’IA …..

L’IA a fait des progrès spectaculaires dans la génération d'images, au point de créer des « photographies » - des images hyper-réalistes générées numériquement - qui sont souvent impossibles à distinguer d'une photo réelle.

Pour ma part, je reste persuadée que l’IA ne peut remplacer notre cerveau pour faire des photos, mais elle peut compléter et transformer notre manière de photographier.

Notre cerveau voit en 3D, adapte la vision à la lumière, et ajoute une dimension émotionnelle ; il relie la scène à nos souvenirs, nos émotions, notre culture.

L’IA, quant à elle, peut optimiser la lumière, la netteté, la composition ; elle propose des cadrages, des styles, des filtres ; elle peut également corriger la balance des blancs, la réduction du bruit… des tâches que notre œil et notre cerveau font naturellement.

Toutefois, l'IA ne peut pas (pour l'instant ! ) remplacer complètement le cerveau humain dans le processus de création photographique, car la photographie va au-delà de la simple production d'une image réaliste.

L’IA générative ne voit pas et ne rêve pas ; elle fonctionne par algorithmes entraînés sur des millions d’images existantes. Quand on lui demande de créer une photographie, elle combine et réassemble des motifs, des textures, des couleurs, pour produire une image nouvelle ; ce n’est donc pas une invention au sens humain du terme, mais une synthèse statistique : elle calcule ce qui « ressemble » à ce qu’on lui demande.

Par contre, l’humain ne se contente pas de combiner des données. Il projette une émotion, une mémoire, une intention. L’imaginaire humain est lié à l’expérience vécue, aux sensations, aux désirs, aux rêves. Quand je crée une photo, je ne fais pas qu’assembler des pixels : je raconte une histoire qui vient de moi ; certes, elle est loin d’être parfaite, mais comme dirait la « pub », c’est moi qui l’ai faite ! (ici)

L’IA produit des images plausibles, calculées, issues de ses bases d’apprentissage, tandis que l’humain invente à partir de son vécu, de son imaginaire, de son émotion.

Alors, pourquoi avoir peur de l’IA, voire la rejeter ?

Refuser les nouvelles technologies, c’est un peu comme rester sur le quai d’une gare. Le train passe, les wagons s’éloignent, et l’on se retrouve immobile, à regarder le monde avancer, mais sans nous.

Beaucoup hésitent devant l’informatique, l’intelligence artificielle. Par crainte de perdre leurs repères, ils préfèrent ignorer ces outils. Mais tôt ou tard, ils découvrent qu’ils ne peuvent plus participer pleinement : ils sont restés sur le quai. Quelquefois, ils arrivent à prendre le train en marche...

Apprivoiser une technologie, c’est accepter de monter dans le wagon. On se laisse porter, on observe, on apprend. Même sans tout comprendre au début, on avance déjà.

Avec le temps, on peut même accéder à la cabine de conduite. On ne subit plus la technologie : on la maîtrise. On choisit la direction, on utilise l’IA ou l’informatique comme des alliés pour enrichir notre créativité, notre travail, notre quotidien.

L’IA et les nouvelles technologies ne sont pas des menaces, mais des trains qui nous invitent au voyage. Rester sur le quai, c’est se priver d’opportunités. Monter à bord, c’est apprendre, progresser, et parfois même prendre les commandes !

Le photographe n’a aucune crainte à avoir de l’IA : son regard est unique, ses photos portent son histoire, sa sensibilité, son vécu ; il accompagne, conseille, crée une relation avec son sujet. L’IA ne peut pas remplacer cette dimension humaine. Si l’IA assemble rapidement un grand nombre de données, elle ne ressent aucune émotion, elle ne crée pas de mémoire.

Alors, oui, j’affirme que l’IA - aussi génial soit-elle - n’est quun outil, pas un regard. La magie de la photo reste dans l’œil et l’émotion du photographe

Un artiste transmet, échange, partage une profondeur émotionnelle ; l’IA reste un outil, sans humanité.