15 décembre, 2025

J-9 : La photo de rue, saisir l’instant, le quotidien, l’humain

La photographie de rue est une école du regard. Elle nous apprend à voir ce que d’ordinaire nous traversons sans y prêter attention : un geste furtif, une silhouette pressée, un sourire échangé au détour d’un carrefour. Dans le flux du quotidien, elle arrête le temps et transforme l’éphémère en mémoire.

C’est l’art de capter l’inattendu, de donner une dignité aux scènes les plus banales : un enfant qui pédale sur son vélo, une vieille dame qui ajuste son chapeau, un couple qui se dispute à voix basse. Chaque image devient un fragment d’humanité, une petite histoire qui se raconte sans mots.

En saisissant l’instant, le photographe de rue devient passeur : il offre au monde la poésie du quotidien, il révèle la beauté cachée dans l’ordinaire.

Mais pour moi, c’est un genre qui me touche moins. Je reconnais sa force, sa capacité à immortaliser l’instant et à donner une voix aux anonymes, mais mon regard se tourne ailleurs. Ce qui m’émerveille, ce n’est pas la foule ni le bitume, mais la respiration de la nature.

Je préfère les grands espaces, le chant des oiseaux au lever du jour, l’odeur de la terre après la pluie. Là où la photo de rue saisit l’humain dans son quotidien, ma photographie cherche la rencontre avec le vivant, la lumière qui glisse sur une feuille, le souffle du vent dans les arbres.

Ainsi, si la photo de rue est une école de l’instant où le vivant fourmille, la nature est pour moi une école des sensations ; elle m’invite à ralentir, à écouter, à respirer. C’est là que mon appareil trouve sa place, dans le silence habité des paysages, plutôt que dans le tumulte des rues.