C’est en quelque sorte une mise en scène invisible ; il relie les personnages, souligne les gestes, révèle des émotions.
En contre-plongée, un sujet devient puissant ; en plongée, il se fait fragile.
En isolant une silhouette dans un vaste décor, vous racontez la solitude. Mais en réunissant deux regards dans le même cadre, vous suggérez le lien.
Photographier, c’est écrire avec la lumière et l’espace. Le cadrage est ce geste silencieux par lequel le photographe décide ; si inclure un détail, c’est lui donner une voix, exclure un élément, c’est choisir le silence.
Ainsi, le photographe n’est pas seulement témoin : il est narrateur. Certain s’expriment par la peinture, d’autres par des écrits ; lui, son cadre est une page, ses images des phrases, et chaque série de photos compose un récit. Choisir d’intégrer un détail, une main, un objet, un regard - ou bien l’écarter - c’est déjà orienter la lecture de la photo.
Par exemple, un cadrage serré sur un visage peut raconter l’intimité, l’émotion, alors qu’un cadrage plus large sur un paysage racontera l’environnement, le contexte.
Imaginez une scène de marché, tenez un marché de Noël, ce n’est pas ce qui manque en ce moment ! Trois possibilités :
Un cadrage large pour montrer la foule, l’ambiance, des couleurs, et même le bruit,
Un cadrage serré, sur les mains d’un artisan, s’attardant sur un geste précis, une histoire intime,
Un cadrage plus sélectif encore peut se faire sur le regard d’un enfant, aux yeux émerveillés : un récit de curiosité et de découverte.
Le cadrage est une écriture visuelle : chaque choix est une phrase dans l’histoire que tu racontes.
Pour en savoir plus :
Art du cadrage - Par Alain Korkos | Arrêt sur images
Formations-photo.fr/post/la-contre-plongée-l-art-de-photographier-vers-le-ciel


