26 janvier, 2025

Challenge Janvier : la nourriture

 

Ce mois-ci : challenge nourriture avec Le Tech' de la Photo - La Communauté | Facebook

Pour prendre cette photo – une parmi tant d’autres ! – je me suis installée dans ma cuisine, volets fermés et un fond noir en arrière-plan.

L’utilisation d’un arrière-plan de couleur noire a le pouvoir d’amplifier l’essence d’une photographie, en plaçant le sujet au centre de la scène et en lui donnant une profondeur et une émotion particulière. Ensuite, il faut un éclairage assez conséquent : une source de lumière directe sur le sujet aide à obtenir un résultat noir intense et uniforme, mettant en valeur l’objet à photographier. Ce fond noir permet également les éventuelles « pollutions » de votre photo : inutile de voir un meuble, une chaise ou bien un plat de cuisine en attente sur la plaque chauffante !

J’ai donc placé mon « chou pointu » sur la table de la cuisine avec un tablier de couleur neutre en-dessous. Ensuite j’ai effectué différents réglages avec mon appareil, posé sur un trépied bien sûr, pour éviter le « flou de bouger ».



Voici les réglages que j’ai effectués :

    • Mode manuel pour un meilleur contrôle

    • ISO 800, car je suis en intérieur

    • Ouverture : il est d’ordinaire conseillé de prendre une grande ouverture (f/2.8 ou plus petit) pour une faible profondeur de champ et faire ressortir le chou mais j’ai utilisé un objectif macro

    • Vitesse d'obturation : ajustez la vitesse d'obturation en fonction de l'éclairage ; plus la vitesse sera rapide, moins il y aura de flou….

    • Mise au point sur le chou

    • Faites plusieurs photos !

Je vous conseille d’utiliser un logiciel de retouche photo (GIMP pour moi) pour ajuster les contrastes et renforcer l'effet de fond noir si nécessaire.

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Pour en savoir plus :

Fond noir : quelles techniques utiliser ? Comment réussir ses photos ? – Photovore

Arrière-plannoir dans les photographies : guide définitif

Réaliser un fond noir sans trucage et sans retouche. - Photo Vidéo club de Mayet – Sarthe

Comment gérer la profondeur de champ en photo rapprochée et macro

21 janvier, 2025

Willy RONIS, un regard humaniste


Willy RONIS est né à Paris le 14 août 1910 ; il est l'un des représentants les plus importants de la « photographie humaniste » aux côtés de Robert Doisneau et Édouard Boubat. Il a reçu plusieurs distinctions, dont le Grand Prix national de la photographie en 1979 et le Prix Nadar en 1981.

Il est le fils de Emmanuel Ronis, un émigré juif d’Odessa en Russie, qui arrive à Paris en 1904, et de Tauba Ida Gluckman, une pianiste juive lituanienne, qui s’installe à Paris en 1899, fuyant la barbarie des pogroms russes.


Pour ses 15 ans, son père lui offre son premier appareil photo ; un appareil photo était très cher pour la plupart des gens ; les appareils photographiques de cette époque étaient fabriqués à la main et nécessitaient des matériaux coûteux. Un appareil photo comme le Leica I, devenu populaire à partir de 1927, coûtait environ 160 Reichsmarks, ce qui équivaut à environ 70 dollars américains de l'époque, soit environ 1 600 francs français. C'était un investissement important pour beaucoup de personne, surtout si l’on considère le salaire moyen d'un ouvrier en France ; un ouvrier gagnait environ 2,30 francs par jour, soit un salaire d’environ 550 francs par mois pour une semaine de travail de 6 jour !
De nombreux photographes affirment avoir rêver tout jeunes devenir de vrais professionnels, mais pas Ronis…. IL avait vu son père travailler trop dur, sans dimanche, sans vacances, sans être présent pour sa famille. Emmanuel Ronis, devenu photographe à son compte, ne pouvait plus continuer seul, car trop malade. Willy a donc dû le seconder. Il était pourtant doué pour le dessin et la musique mais il n’a pas pu dire « non » à ce père qu’il aimait infiniment.

Par amour filial et par nécessité, il a repris le magasin en 1936 ; et à la mort de son père, il est devenu photographe indépendant…. Pour vivre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ronis a vécu une période difficile. Pourtant, malgré les restrictions et les dangers, il a continué à photographier la vie quotidienne à Paris, sous l'occupation allemande : des rues désertes, des gens dans les abris anti-aériens, des moments de résistance.

Puis en 1941, il a quitté Paris, pour « des raisons raciales ».

Ronis s’est alors impliqué dans la Résistance française, aidant à transmettre des informations cruciales et à documenter les atrocités commises par les nazis. Après la guerre, ses photographies ont joué un rôle important dans la reconstruction de l'identité française et dans la mémoire collective de cette période sombre.

Doté d’un caractère bien trempé, Ronis aime à dire qu’il a une « déontologie particulièrement chatouilleuse. » Il ne vend pas ses clichés pour n’importe quelle cause…

Ses photographies sont appréciées pour leur poésie et leur profonde humanité ; Willy Ronis, photographe humaniste, au même titre que Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson, utilise souvent la rue comme scène principale, créant des images poétiques et sincères, souvent caractérisées par une forte narration visuelle et une empathie profonde pour ses sujets.

La photographie humaniste est un courant photographique né en France, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement se distingue par son intérêt pour la vie quotidienne et les gens ordinaires, capturant des moments simples, spontanés et souvent émouvants. Les photographes humanistes cherchent à montrer la beauté de l'humanité dans des scènes de la vie courante, mettant en avant la dignité, la fragilité et l'humour de leurs sujets.

Bien évidemment, la photographie humaniste et la photographie de rue sont étroitement liées. La photographie de rue consiste à capturer des scènes spontanées de la vie quotidienne dans les espaces publics, où les photographes cherchent à immortaliser des moments naturels et non posés, révélant la beauté, l'humour ou la tragédie des situations ordinaires.

La photographie humaniste utilise souvent la photographie de rue comme un moyen de montrer l'humanité dans sa forme la plus authentique. En photographiant des personnes dans leur environnement quotidien, les photographes humanistes créent des images qui racontent des histoires émouvantes et universelles, des œuvres qui sont à la fois des documents historiques et des œuvres d'art.

Alors, oui, Ronis rêvait d’être compositeur ; mais, tout comme la musique qui transforme des sons en émotions et raconte des histoires, la photographie utilise la lumière, les couleurs, les formes et les compositions pour créer des œuvres uniques.

Un photographe, à l’instar d’un musicien, interprète le monde à travers sa propre sensibilité. Il choisit son « instrument » – l’appareil photo – et s’en sert pour exprimer une vision, une émotion, un message. La photographie ne se limite pas à appuyer sur un bouton ; elle demande une maîtrise technique, un regard artistique et une capacité à transmettre un ressenti.

Comme la musique, la photographie touche au cœur de nos émotions. Une image peut nous transporter dans un autre univers, évoquer des souvenirs, ou même nous faire réfléchir sur notre place dans le monde. Elle capte l’éphémère, immortalise l’instant, et, à travers sa beauté ou sa singularité, nous invite à regarder autrement. La photographie, c’est aussi une « histoire de musicalité ».

Les photographies de Willy Ronis sont des œuvres d’art intemporelle, capables de résonner à travers les âges.

Willy Ronis a principalement utilisé des appareils comme la Rolleiflex et la Leica. La Rolleiflex, un appareil à format carré, était particulièrement populaire parmi les photographes humanistes pour sa qualité d'image et sa robustesse. La Leica, quant à elle, était appréciée pour sa portabilité et sa capacité à capturer des moments spontanés dans la rue.

Ces deux appareils lui ont permis de créer des images saisissantes et intemporelles qui capturent l'essence de la vie quotidienne à Paris et en Provence.

Pour en savoir plus :

Grands Photographes - Prix et Recompenses Photographiques

Willy Ronis : «La photographie exhibitionniste me dérange»

Willy Ronis : capturer l’âme parisienne - La poésie au quotidien

RONIS Willy - Maitron

Willy Ronis, l’instant du déclic (1910-2009) | France Culture

Willy Ronis : scènes de grèves : épisode 2/3 du podcast L’éco dans l’œil des photographes | France Culture

Cinq photos préférées - Willy Ronis - Photophile occasionnel

Zoom photographe : Willy Ronis, l’œil humaniste

Willy Ronis : «La photographie exhibitionniste me dérange»

Willy Ronis - Biography | Peter Fetterman Gallery

19 décembre, 2024

Les Premiers Souffles : L’Œil Poétique d’Anne Geddes

Nous connaissons tous Anne Geddes et ses adorables bambins sortis des choux ou des potirons, au milieu des fleurs, dans des situations créatives et souvent fantaisistes.

Son style très distinctif implique de placer les bébés dans des décors artistiques, utilisant des accessoires et des costumes pour créer des mises en scène évocatrices.

La photographe crée des environnements imaginatifs et artistiques pour ses sujets, souvent en utilisant des accessoires comme des fleurs, des feuilles, des paniers, des jouets et des costumes thématiques. Ses photographies explorent fréquemment des thèmes saisonniers, avec des images représentant des bébés dans des contextes liés aux saisons : des citrouilles pour l'automne ou des fleurs pour le printemps.

Anne Geddes a un talent particulier pour capturer l'innocence et la pureté des nouveau-nés. Ses images évoquent des émotions positives, célébrant la fragilité de la vie naissante, ou la pureté et l'innocence de l'enfance. En plus de ses images de bébés, elle a également capturé des moments liés à la maternité, avec des femmes enceintes et des scènes symbolisant la beauté de la grossesse.

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Anne Geddes est née en 1956 dans le Queensland, en Australie. A 17 ans, elle a quitté l’école et la maison familiale. Elle a commencé une carrière professionnelle dans le domaine du mannequinat et de la mode en Nouvelle-Zélande et en Australie. Aaprès avoir travaillé pendant plusieurs années dans l'industrie de la mode, elle a ressenti le besoin de changer de direction.

Elle a rencontré et épousé Kel Geddes. Ils ont déménagé à Hong Kong en 1983 pour le travail de son mari.

Mais qui est Kel Geddes ?

Après avoir combattu comme « bombardier » dans l‘Armée australienne lors de la guerre au Vietnam, il a commencé à travailler comme « pousseur de grue », puis cameraman, directeur de production et enfin responsable de programme pour une chaîne télévisée à Hong Kong. Kel Geddes a gravi un à un les échelons pour devenir directeur de programmes télévisés sur des chaînes à Melbourne, Sydney puis New York pour enfin créer et gérer son propre groupe « Geddes ».

Ensemble, ils ont deux filles, Kelly (née en 1986) et Stéphanie (née en 1984). Actuellement, le couple réside à New York.

Anne Geddes a acquis une renommée internationale grâce à ses calendriers, livres et cartes de vœux. Son travail a contribué à redéfinir la photographie de bébés et a inspiré de nombreux autres photographes. Elle a également été impliquée dans des œuvres caritatives liées à la santé des enfants.

La popularité d'Anne Geddes repose en grande partie sur sa capacité à capturer des moments magiques avec les tout-petits et à créer des images iconiques qui célèbrent la beauté de la vie naissante.

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Bien que son parcours initial soit axé sur le mannequinat et la mode, elle a réussi à pivoter et à s'épanouir dans un domaine artistique différent, devenant ainsi l'une des photographes les plus célèbres du monde, en particulier dans le domaine de la photographie de bébés. Elle a commencé à expérimenter la photographie au début des années 1980 en adaptant son style actuel vers 1986 ; elle s’est auto-formée à la photographie en utilisant l’appareil photo 35mm Pentax K1000 de son mari lorsqu’ils vivaient à Hong Kong. A leur retour sur Sydney deux ans plus tard, elle avait constitué un petit portfolio.

Devenue photographe professionnelle à l’âge de 30 ans, elle a d’abord assisté un photographe local avant de créer son propre studio dans son garage, à Melbourne.

Son image de 1988 d’une petite fille en tutu, publiée dans un magazine local, a reçu beaucoup d’attention ; Anne Geddes s’est alors investie dans la photographie d’enfants : sa longue carrière était lancée.

Son style créatif, aux mises en scènes particulières et emprunts de délicatesse et de fragilité, ses photos originales mêlant émotion et innocence, ses compositions touchantes transmettant un sentiment de tendresse et de joie, contribuent à mettre en lumière une photographe talentueuse, unique en son genre.

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On ne saurait évoquer Anne Geddes sans aborder ses causes philanthropiques ; en effet elle s’est également engagée dans des œuvres caritatives liées à la lutte contre la maltraitance des enfants ou bien une sensibilisation à la méningococcie.

A ce titre, elle été honorée de la Médaille de l’Ordre du Mérite de Nouvelle-Zélande pour sa contribution à la photographie et à la sensibilisation aux droits des enfants.

La combinaison de son talent artistique unique, de sa philanthropie et de ses collaborations de haut niveau a fait d’Anne Geddes une figure emblématique de la photographie.

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Pour en savoir plus :

Le site officiel Anne Geddes

Anne Geddes (Totally History)

Anne Geddes : Capturer la magie de la petite enfance à travers l'objectif (Art Majeur)

Miracle (Céline Dion – Anne Geddes)

Charles MARVILLE, photographe ou ethnologue urbain ?

Si je devais citer 5 grands photographes, tous disparus et incontournables sur Paris, je nommerais :

mais immanquablement, il me faudrait citer Charles Marville ou plutôt devrais-je dire Charles-François Bossu.

Charles Marville est né le 17 juillet 1813 à Paris ; détruit lors des incendies de la Commune en mai 1871, l’état civil parisien antérieur à 1860, a été reconstitué, en partie seulement. Donc l’acte de naissance retrouvé et numérisé n’est qu’un acte partiel :

D’abord illustrateur, formé à la gravure et à la lithographie, Marville change de cap en 1850 et se lance dans la photographie.

Il doit sa vocation de photographe à sa rencontre avec le calotype. Inventé en 1841 par le scientifique britannique William Henry Ford Talbot, ce procédé photographique – calotypie - permettait d'obtenir un négatif papier direct et donc de reproduire des images positives par simple tirage contact (ou planche contact). Contrairement au daguerréotype, les images étaient reproductibles. Ce procédé négatif-positif deviendra la base de la photographie argentique moderne.

Dès 1851, Marville publie ses premières photographies d'architecture chez Blanquart-Évrard, puis l'album sur les bords du Rhin, des séries Architecture et sculpture de l'art religieux (1853-1854).

Il collabore aux grands chantiers de restauration du Second Empire ; il est l’un des photographes officiels du régime de Napoléon III, nommé en 1858 par le préfet de Paris, le baron Georges-Eugène Haussmann. Marville est alors un témoin privilégié de cette grande révolution urbanistique.

En 1862, il photographie le nouveau mobilier urbain et les nouveaux aménagements de la ville comme le bois de Boulogne, et en 1865, il publie l'Album du Vieux-Paris, dans lequel sont rassemblées des vues des vieilles rues de Paris avant leur destruction. Sa mission est double : « conserver les traces des richesses monumentales des quartiers rasés, exalter les bienfaits du programme urbanistique qui devaient faire de Paris une capitale de l’ère moderne ».

Marville est principalement connu pour ses photographies de Paris avant et pendant les grands travaux d'Haussmann ; il braque son objectif sur les quartiers les plus anciens de la capitale, et en particulier les rues étroites et sinueuses vouées à la démolition Certains parleront de « charme » ; je préfère y voir un Paris « ancien » de la grande misère, où nos ancêtres ont évolué, bon gré mal gré, un Paris où les expulsions de masse ont contraints les parisiens à s’expatrier hors des murs de la capitale. Car le Baron Haussmann et son équipe transforment cette vieille cité médiévale, la percent, la brisent en tous sens et la remodèlent pour en faire LA capitale que nous connaissons aujourd’hui.


Charles Marville décédera dans le 14e arrondissement le 1er juin 1879 à son domicile (AD 75 n°1499 page 5) situé au 75 rue Denfert-Rochereau, immeuble aujourd’hui démoli.

Une grande partie de son travail est conservé à la Bibliothèque historique de la ville de Paris et concernent les rues et monuments de Paris, commandés par la ville de Paris en 1865 ; le musée Carnavalet conserve plus de 760 tirages. 


Pour en savoir plus :

1860 – L’Ile de la Cité avant Haussmann

Comment reconnaître un immeuble haussmannien ? (Paris ZigZag)

Portraits d’une ville en mutation (Saint-Sulpice Photography)

Charles Marville et Martial Caillebotte – Photographes d’architecture haussmannienne

Collections photographiques (AD 75)

Impossible quotidien ? Les photographies de Paris au XIXe siècle (Cairn)

Révolution Haussmann

Marville, grand photographe

Percement de l'avenue de l'Opéra et boulevard Henri IV / Charles Marville,photogr. (Gallica)

Album du Bois de Boulogne : photogr. par Charles Marville (Gallica)

Hôtel de Ville de Paris Marville, Charles (1813-1879). Photographe (Gallica)

Bagatelle jusqu'à 1870 / photogr. par Charles Marville (Gallica)



Eugène ATGET, photographe d’un Paris qui n’existe plus….

 

J’adore le Vieux Paris ; alors inévitablement, je ne pouvais pas manquer cet article de Retronews ; inévitablement, il m’a fallu faire des recherches….

J’ai entendu parler d’Eugène Atget pour la 1ère fois alors que je naviguais sur Google à la recherche de la demeure de mon Agrand-père, rue Broca. Ma famille résidait comme beaucoup d’autres gens dans ce vieux paris des années 20, glauque, sordide, précaire…

Et puis l’idée m’est revenue lorsque j’ai dû réaliser un « tuto » sur les vieux métiers pour l’atelier de généalogie que j’anime. Je ne pouvais pas passer à côté et mieux m’intéresser à ce que ce « monsieur » avait réalisé….

*

Jean Eugène Auguste Atget est né le 12 février 1857 à Libourne, en Gironde ; au 51 rue Clément Thomas, une plaque désigne la maison natale du photographe.

J’ai bien essayé de retrouver l’acte de naissance, mais les AD de Gironde n’ont numérisées que les tables décennales pour la période 1853-1862 ; j’ai eu plus de chance pour son acte de décès puis les AD de Paris sont au top ! Eugène Atget est décédé le 4 août 1927 à Paris 14ème (AD 75 n°4065 page 8/20)

Si Eugène Atget est cité comme l’un des plus influents photographes français de son époque, il n’en demeure pas moins qu’il mourra dans la misère. Il semble qu’au cours de sa vie (70 ans) il connut de nombreuses difficultés financières.

Eugène Atget perd ses parents à l'âge de cinq ans ; ses grands-parents le recueillent à Bordeaux. Après de courtes études secondaires, il s'embarque comme garçon de cabine sur un paquebot de ligne et travaille, de 1875 à 1877, sur des lignes desservant l'Amérique du Sud. Pour la généalogie, il serait intéressant de faire des recherches de ce côté-ci mais ce n’est pas le propos de ce blog…

Donc dune carrière de marin à celle d’acteur de théâtre, il se consacre à la peinture et à la photographie documentaire à partir de 1890. Il a bien compris que les artistes, les peintres, les illustrateurs, agents de théâtre et du cinéma ont besoin de cette « collection » ; il commence par photographier les métiers traditionnels de la capitale : les petits métiers de Paris, des étalages de fruits et légumes, des devantures de boutiques, des colonnes de Morris avec leurs annonces de spectacles, des ruelles étroites et pavées, des bâtiments aux façades verticales. Il fixe sur l’image la misère qui suinte des murs crasseux et abîmés.

Il s’essaye aux jardins, aux fontaines, aux voitures à cheval, et aux scènes de rue. l’animation des rues d’un Paris populaire, laborieux, aux baraquements misérables des zoniers. Ses photographies représentent à la fois un témoignage unique sur cette époque révolue et un travail artistique exceptionnel.

Cette activité a connu des hauts et des bas ; Eugène Atget fournissait toutefois le musée Carnavalet, la Bibliothèque Nationale, la Bibliothèque historique de Paris, l’Ecole des Beaux Arts et le Musée des Arts Décoratifs .

Après les métiers de la rue, il s’intéresse aux intérieurs parisiens et aux arts décoratifs ; il entre dans l’intimité des choses.

Il réalisera plus de huit mille épreuves de photographies de rue regroupées en séries et sous séries. Malgré son travail intensif, Eugène Atget passa toute sa vie dans la précarité. C’est dans l’anonymat qu’il meurt en 1927, dans son appartement du 14e arrondissement. Mais quelque temps plus tôt, il avait rencontré le surréaliste Man Ray et son assistante la photographe américaine Berenice Abbott, lesquels prirent aussitôt conscience de l’importance de son œuvre. Celle-ci sera reconnue de façon posthume.

Il n’aura pas le privilège de demeurer au 31 de la rue Campagne-Première (Paris 14ème) mais au numéro 17bis un peu plus loin, un peu plus modeste….

Par choix ou par manque d’argent, Atget reste fidèle à son vieil appareil en bois, avec chambre à soufflet, exigeant des poses longues pour imprimer les plaques en gélatino-bromure d’argent ; les temps sont durent pour les photographes…

« L’apport d’Atget à la photographie en tant qu’art s’avère particulièrement remarquable lorsque l’on tient compte de sa technique XIXème siècle et de son isolement du courant de la photographie internationale. Au tournant du siècle, la photographie avait fait de grands progrès. Les lentilles anastigmatiques plus efficaces avaient remplacé le rapide objectif rectiligne ; on avait inventé le procédé extrêmement souple à la gomme bichromatée ; enfin les films et papiers nouveaux n’avaient cessé de bénéficier d’importantes améliorations ».(A. D Trottenberg préfacier de Parisde temps perdu)

Le 27 juin 1928, le Chicago Tribune, journal des expatriés américains en France, explique que Berenice Abbott, photographe portraitiste américaine, a acquis des milliers de clichés d’Atget. C’est elle qui fera connaître le photographe.

Pour en savoir plus :


Les œuvres d’art d’Eugène Atget

Carnavalet accueille Eugène Atget

Histoires de photographes : Eugène Atget - Zoom'Up - Cours de photo -L'atelier

Conférence "Eugène Atget ou la place du photographe" jeudi 16septembre 2021 à la Fondation HCB

Le vertige de l’inventaire : Atget, photographe du Vieux Paris

ActuPhoto Eugène Atget

Les intérieurs parisiens selon Eugène Atget

Le vieux Paris du XIX siècle capturé par Eugène Atget

Les petits métiers de Paris

Atget, Paris Vème et Vième arrondissement

Ateliers d’artistes rue Campagne Première

NIEPCE, le père de la photographie

Le daguerréotype a été le premier procédé photographique à succès commercial (1839-1860) dans l'histoire de la photographie. Du nom de l'inventeur Louis Jacques Mandé DAGUERRE, chaque daguerréotype est une image unique sur une plaque de cuivre argenté.

Mais Louis DAGUERRE s’est inspiré des travaux de Nicéphore Joseph NIÉPCE, le véritable inventeur de la photographie.

Il est né le 7 mars 1765 à Chalon Sur Saône (dept 71) au sein d’une famille riche et instruite de la vieille bourgeoisie bourguignonne.

D’après le Dictionnaire Encyclopédique et biographique de l’Industrie et des Arts industriels (Gallica), il était le fils de Claude NIÉPCE, écuyer et receveur des consignations au bailliage de Châlon, et vivait dans une certaine aisance. A l’âge de 27 ans, il n’avait pas encore fait le choix d’une profession. Il se décida pour la carrière militaire et fut admis en 1792 comme sous-lieutenant au régiment du Limousin, puis passa bientôt lieutenant à la 83ème demi-brigade ; il fit une campagne en Italie où il fut atteint d’une épidémie qui affecta gravement sa vue. Il vint à Nice pour rétablir sa santé et s’y maria. Il donna alors sa démission d’officier en 1794.

IL s’occupa, avec son frère Claude, d’une sorte de machine à air chaud qu’ils nommèrent « pyréolophore » ; malgré le rapport flatteur qu’en fit Carnot à l’Académie des Sciences, ils ne réussirent pas à réaliser pratiquement leur invention. Claude passa en Angleterre, pensant qu’elle y serait mieux apprécier ; mais elle n’eut pas plus de succès qu’en France.

Nicéphore s’occupa alors de l’extraction très difficile, de la couleur du pastel ainsi que de sa culture : il échoua dans ses tentatives.


IL s’est donc fixé dans sa maison de campagne des Gras, près de Chalon, vivant dans une grande opulence, des revenus de sa terre. Vers 1815, ses idées se reportèrent sur un sujet nouveau.

L’importation, en France, de l’invention de la lithographie, qui supprimait le travail si lent du graveur, lui suggéra d’idée de supprimer, de même, le travail du dessinateur, en faisant produire le dessin par la lumière. Ses essais, dans cette voie, l’occupèrent pendant dix ans. Il substitua les métaux à la pierre lithographique. Il arriva à copier des estampes rendues transparentes par un vernis et appliquées sur une substance impressionnable à la lumière. Il fit usage, ensuite, de la chambre obscure pour produire des images qu’il fixa, non sans peine ; elles avaient des tons inverses. On ignore qu’elles étaient, à cette époque, les substances impressionnables dont il faisait usage dans ses procédés héliographiques On sait cependant qu’il employa successivement le chlorure d’argent, le phosphore qu’il abandonna pour s’arrêter au bitume de Judée. Il songea alors à transformer ses plaques en planches propres à la gravure ; mais son procédé était peu pratique.

Il fallait une exposition de 8 à 10 heure pour obtenir une épreuve, très pâle d’ailleurs. Il dut alors renoncer à son projet d’héliogravure.

NIEPCE n’eut pas l’idée des agents révélateurs ni des épreuves négatives et positives. Malgré les résultats déjà remarquables qu’il avait obtenus, on en était encore qu’au prélude de la photographie que DAGUERRE et TALBOT devaient bientôt créer de toutes pièces.

A la fin de 1825, l’opticien Charles CHEVALIER mit DAGUERRE en rapport avec NIEPCE ; après échange très réservé de lettres et d’épreuves, les deux inventeurs passèrent un acte d’association.

Nièpce développe son procédé entre 1826 et 1827, et réussit à faire la première photographie qui puisse être conservée. Elle montre une fenêtre à Le Gras (Saint-Loup-de-Varennes, Saône-et-Loire) , sur un support de plaque d'étain revêtue de bitume dilué dans de l'huile de lavande.

Ce n’est qu’à la mort de NIEPCE en 1833 que DAGUERRE fit ses plus belles découvertes.

Le gouvernement acheta les procédés de DAGUERRE moyennant une rente viagère de 6000 francs pour DAGUERRE et 4000 francs pour Isidore NIEPCE, fils de Nicéphore.

Dans le rapport qui fut fait par Arago, à la Chambre des députés et à l’Académie des Sciences, il fut spécifié que cette récompense nationale était accordée à NIEPCE pour avoir inventé le procédé héliographique et à DAGUERRE pour l’avoir perfectionné.

Abel NIEPCE de SAINT VICTOR, photographe très distingué et neveu de Nicéphore, sera l’associé de DAGUERRE et soutiendra dignement le nom de cette famille d’inventeurs. Après une carrière militaire, à l’image de son cousin, il se livrera aux expériences de physique et de chimie.

Commence alors la longue histoire de la photographie, un superbe procédé qui n’aura de cesse d’évoluer au travers des époques.

Pour en savoir plus :

Daguerréotype et calotype

Photofiles : la passion de la photo

Photographies Antiquités

La maison Nicéphore NIEPCE

Le blog Argentique

Musée de la photographie Niepce à Chalon sur Saône

L’introduction du modèle photographique dans la critique d’art en France(1839-1859) (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

The Daguerreian Dandy-Photography of the 19th Century (PageFaceBook)

Il est le premier homme photographié de l’Histoire (Caillou Tendre)

Des daguerrotypes (Gallica)

Challenge Janvier : la nourriture

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