13 décembre, 2025

J-12 : Photographier, c’est traduire, pas copier !

Je me demande souvent pourquoi l’image qui sort de mon boîtier ne correspond pas fidèlement à ce que mes yeux voient ; je trouve ma photo « moins belle » car elle ne restitue ni l’émotion ni la richesse de ma perception. J’ai donc fait quelques recherches….. Et j’avoue que si j’avais été plus attentive à l’école, je ne me poserais pas cette question, à la réponse si évidente.

La photo diffère de ce que mes yeux perçoivent parce que l’œil humain et l’appareil photo n’ont pas du tout la même manière de capter la lumière, les couleurs et la dynamique. Mon œil est un système vivant, adaptatif et sélectif, alors que l’appareil enregistre mécaniquement une portion « pétrifiée » de la réalité. Nous sommes bien d’accord : nous seuls décidons des paramètres de notre appareil….

Le cristallin et la pupille de l’œil humain se modifient en continu pour s’ajuster à la lumière et à la distance. L’appareil photo, lui, reste figé sur les réglages choisis.

L’œil humain perçoit simultanément les zones très claires et très sombres grâce à la rétine et au cerveau qui fusionnent les informations. Un capteur photo a une dynamique limitée ; aussi intelligent que soit notre appareil, il ne peut en aucun cas remplacer le cerveau (du moins pas encore aujourd’hui ! )

L’œil ne se contente pas de recevoir des longueurs d’onde, il interprète les couleurs selon le contexte, votre mémoire et vos émotions, et en particulier celles du moment présent. L’appareil, lui, enregistre des données brutes, sans cette subjectivité.

En gros, mon cerveau filtre ce qui est important, embellit ou corrige certains détails tandis que l’appareil reste impartial : il montre aussi ce que je n’avais pas remarqué ou ce que j’aurais préféré ignorer. Pensez par exemple à cette poubelle dans le coin gauche de votre photo et que, de prime abord, vous n’aviez pas remarqué !

Car l’œil voit en 3D… l’appareil en 2D : une notion loin d’être subtile ! Nos deux yeux créent une image stéréoscopique et notre cerveau reconstruit la profondeur et le mouvement ; la photo fige une seule perspective en deux dimensions.

En cours d’optique – qui sont fort fort loin ! – j’avais bien appris que nos deux yeux, légèrement espacés, captaient chacun une image différente ; le cerveau les fusionne pour créer cette perception de profondeur ; ainsi je suis en capacité de ressentir intuitivement les volumes, les distances entre les objets, et même leur texture. Si mon regard bouge je perçois alors l’environnement dans son ensemble, avec des repères sensoriels et émotionnels.

La photographie ne peut être une copie de la réalité, mais une interprétation. Elle traduit un instant T selon les limites techniques de l’appareil et le choix du photographe, autant que faire ce peut....

Et pour se rapprocher de la vision humaine, il faudra jouer sur l’exposition, la balance des blancs, et connaître « un peu » la retouche. En jouant sur l’ouverture, il est possible de créer des flous d’arrière-plan qui donnent du relief ; en se plaçant dans un angle, on accentue les lignes de fuite ; il faut penser ombres, reflets, contre-jour pour donner une sensation de volume. Et surtout : bien maîtriser son appareil...

Notre œil est un instrument vivant et sensible, alors que notre appareil est un outil technique. La magie vient justement de ce décalage : la photo ne reproduit pas notre regard, elle le transforme.

12 décembre, 2025

J-13 : La balance des blancs : entre fidélité des couleurs et magie des ambiances

La photographie n’est pas seulement une affaire de cadrage ou de netteté : elle est aussi une question de lumière et de perception. La balance des blancs (WB) est l’outil qui permet de corriger ou de modeler les dominantes de couleur d’une image. Elle agit comme un filtre invisible qui ajuste la température de couleur de la scène, exprimée en Kelvin, allant des tons chauds orangés (2 000–3 500 Kelvin) aux tons froids bleutés (6 000–10 000 Kelvin).

Nos yeux s’adaptent naturellement : une feuille blanche paraît blanche sous une lampe jaune ou sous un ciel d’hiver. L’appareil photo, lui, a besoin d’être guidé pour neutraliser ces dominantes. Mais ce réglage n’est pas seulement une correction technique : c’est un véritable outil narratif.

Une dominante chaude (orangée/rouge) évoque la convivialité, l’intimité, la nostalgie ; c’est la chaleur d’une bougie, la douceur d’un coucher de soleil.

Une dominante froide (bleue/verte) installe une atmosphère calme, distante, parfois mélancolique ; elle rappelle l’aube glacée, l’hiver ou une lumière artificielle froide.

Une dominante neutre (équilibrée) restitue fidèlement les couleurs, idéale pour la photographie documentaire, les reproductions d’œuvres ou les archives.

Des dominantes créatives (volontaires) permettent d’accentuer un jaune pour une ambiance vintage, tirer vers le cyan pour une atmosphère futuriste, ou jouer sur les contrastes pour dynamiser la scène.

Pour en savoir plus :

Balance des blancs - la comprendre et l'apprivoiser

LA BALANCE DES BLANCS EN PHOTO: la comprendre et la maîtriser

10 décembre, 2025

J-14 : l’art de guider le regard

La profondeur de champ, c’est l’art de choisir ce qui sera net et ce qui se perdra dans le flou. Elle trace une frontière invisible entre le sujet que l’on veut mettre en lumière et l’arrière-plan qui devient décor. C’est simple, non ?…. Et bien, pas pour moi.

Chaque fois, j’ai besoin de réfléchir. Ouverture du diaphragme : plus l’ouverture est grande (petit chiffre f), plus la profondeur de champ est réduite.

La faible profondeur de champ est obtenue avec une grande ouverture (ex. f/1.8). Le sujet est isolé sur un fond flou, idéal pour les portraits.

Par contre, il vous faudra une petite ouverture (ex. f/16) pour obtenir une grande profondeur de champ. Tout est net du premier plan à l’arrière-plan, parfait pour les paysages.

Un portrait au fond doux attire le regard vers un sourire, une fleur isolée dans son écrin de flou devient presque magique. À l’inverse, un paysage net du premier plan jusqu’à l’horizon raconte la grandeur du monde et la richesse des détails.

Chaque réglage est une invitation : ouvrir grand le diaphragme pour créer l’intimité d’un secret, ou le refermer pour embrasser la totalité d’une scène. La profondeur de champ n’est pas seulement technique, elle est un langage qui guide l’œil et l’émotion.

J-15 : La complexité de l’apprentissage

Apprendre la photographie, c’est un peu comme entrer dans l’atelier d’un grand peintre. Au début, tout semble déroutant : les pinceaux, les couleurs, les esquisses, les règles de composition… De la même manière, le photographe doit apprivoiser ses outils – ISO, ouverture, vitesse, lumière – et comprendre comment chacun transforme l’image.

Comme le peintre qui répète ses gestes sur la toile, le photographe expérimente, rate, recommence. La complexité n’est pas un obstacle, mais une étape nécessaire : elle oblige à observer, à choisir, à affiner son regard.

Un chef-d’œuvre pictural n’est jamais né d’un seul coup de pinceau. Il résulte de couches successives, de corrections, de recherches de nuances. La photographie suit le même chemin : derrière une image réussie se cachent des essais, des doutes, des réglages minutieux.

Ainsi, apprendre la photo, c’est accepter cette lente construction, comme un peintre qui bâtit patiemment son œuvre. La complexité devient alors une richesse : elle nous apprend à voir autrement et à donner à nos images la profondeur d’une toile.

Apprendre la photographie, c’est entrer dans un univers où la technique et la sensibilité s’entrelacent. Au début, tout paraît compliqué : trop de chiffres, trop de règles, trop de détails à retenir. Mais peu à peu, l’œil s’éduque, la main s’habitue, et l’esprit comprend que cette complexité est une richesse. Car photographier, c’est d’abord apprendre à regarder…. Et faire beaucoup – mais alors énormément ! – de photos.

La photographie n’est pas un savoir qui s’acquiert d’un seul coup. C’est une progression faite d’essais, d’erreurs, de découvertes. Chaque image ratée est une leçon, chaque réussite une joie. La complexité devient alors un chemin, une aventure où l’on apprend autant sur soi que sur le monde.

Mais l’apprentissage est long, voire très long…..

Ne perdez pas courage... faites-vous simplement plaisir ! On apprend tellement avec le ludique...

08 décembre, 2025

J-16 : Quand la lumière chuchote à l’ombre

Photographier dans l’obscurité, c’est apprendre à écouter la lumière, à la laisser tracer ses chemins secrets sur nos capteurs. Car la nuit n’est jamais totalement noire : elle est habitée de reflets, de halos et de scintillements.

Le trépied devient alors l’allié indispensable pour éviter le flou et accueillir les longues poses. Il faudra choisir une grande ouverture (f/2.8, f/1.8…si votre appareil le permet !) pour capter les lueurs fragiles, et si possible augmenter la sensibilité, mais avec mesure, pour ne pas transformer les étoiles en grains.

Le trépied, c’est comme un arbre de métal, enraciné dans le sol, qui soutient l’appareil tel une lanterne. Dans la nuit, il devient un compagnon silencieux, patient, qui libère les mains, et facilite le cadrage et la composition ; il est là, attendant que la lumière se dépose. Il incarne la pause et la contemplation : pendant que l’appareil capte les étoiles ou les guirlandes scintillantes, moi, je peux respirer, écouter le silence, sentir la magie de l’instant. Parce que j’adore la nuit….

Les guirlandes de Noël deviennent des constellations urbaines, les bougies des soleils miniatures, les reflets sur les pavés mouillés des miroirs de rêve. La photographie de nuit invite à ralentir, à respirer, à se laisser envelopper par la magie des contrastes. Elle transforme l’ordinaire en féerie, et nous rappelle que l’obscurité n’est jamais vide : elle est une toile où la lumière écrit ses poèmes.

J-17 : La règle des tiers, l’équilibre naît du décalage

Regardez un visage, par exemple : croyez-vous que vos yeux soient strictement identiques, que vos oreilles soient diamétralement opposés… Non et pourtant, il est harmonieux, agréable à regarder.

En photographie, c’est la même chose : l’œil aime l’équilibre, mais pas la symétrie parfaite.

La règle des tiers propose de diviser l’image en neuf cases, comme une grille invisible. Les lignes et leurs intersections deviennent des points d’ancrage : placer un sujet légèrement décalé, sur l’un de ces repères, crée une tension douce qui attire le regard.

C’est ce décalage qui donne vie à la composition. Un sapin illuminé placé sur le côté, une bougie qui danse dans l’angle, une silhouette qui traverse la scène… L’image respire mieux quand elle échappe au centre.

À Noël, cette règle devient un jeu. Il suffit de décaler pour équilibrer - un cadeau posé à gauche, la lumière du feu à droite – ou bien créer une dynamiqueavec une guirlande qui traverse la diagonale, un visage tourné vers l’espace vide.

Il faut laisser du souffle : le vide n’est pas absence, mais promesse d’histoire.

Ainsi, l’équilibre naît du décalage : la magie surgit quand le sujet dialogue avec l’espace autour de lui.

N’imaginez pas que la règle des tiers soit une contrainte, elle est une évidence, une invitation à composer avec poésie. Elle invite à poser le sujet non pas au milieu, mais dans ce léger décalage où l’œil se met à voyager.

Si dans l’image, le centre est silence, c’est sur les bords que naît la musique.

On croit souvent que le centre est le lieu naturel de l’équilibre. Mais en photographie, c’est dans le décalage que l’image respire.

Le regard aime voyager. Lorsqu’un sujet est placé légèrement sur le côté, il laisse place à l’espace, à l’air, à l’imaginaire. Ce vide apparent devient souffle, promesse, tension douce.

Un visage tourné vers la lumière, une étoile dans l’angle, un cadeau posé à gauche du cadre… Ce sont ces choix qui donnent à l’image sa force silencieuse.

Car l’équilibre ne se mesure pas à la symétrie, mais à l’harmonie entre les éléments. C’est une danse entre le plein et le vide, entre ce qui est montré et ce qui est suggéré.

Essayez : Décalez votre regard, et vous verrez l’image s’ouvrir…. Sur d’autres possibles.

Pour en savoir plus :

La règle des tiers en photographie : Le Guide Complet

Qu'est-ce que la règle des tiers et comment l'utiliser en photo ? - Apprendrela Photo

07 décembre, 2025

J-18 : La poésie des séries en photographie

Une série, c’est comme un calendrier de l’Avent : chaque image est une petite fenêtre que l’on ouvre, révélant une nuance, une émotion, une surprise. Ensemble, elles composent une histoire qui se déploie pas à pas, comme une mélodie de lumières et de couleurs.

Travailler en série, c’est tresser un fil invisible entre ses photos. On ne regarde plus une image isolée, mais une constellation où chaque étoile éclaire la suivante. C’est une danse de regards, une partition où les notes visuelles se répondent et s’harmonisent.

Dans le tumulte des images qui nous entourent, une série devient une empreinte, une signature discrète mais singulière. Elle raconte une vision personnelle, une manière intime de dire le monde. Et pour celui qui débute, elle est surtout une invitation à jouer, à explorer, à inventer… comme on décore un sapin en variant les guirlandes et les ornements.

Un même lieu, une même atmosphère, et pourtant chaque photo apporte une respiration différente. L’ensemble devient un récit vivant, où les émotions se transforment comme les saisons, où la lumière change comme au fil des jours de décembre.

Chaque photographe a sa « signature », son style, le type de photos privilégiés ; certains documentent les grands ensembles architecturaux, avec une approche à la fois sociale et esthétique, ou bien des séries urbaines très graphiques, jouant sur les formes géométriques et les couleurs. D’autres construisent des séries autour de la mémoire, de l’identité et des lieux, avec une forte dimension narrative, ou bien des séries sensibles et poétiques

La série est un langage artistique : chaque photographe développe une cohérence visuelle et thématique qui dépasse l’image isolée, illustrant la richesse des démarches possibles : documentaire, poétique, conceptuelle, graphique…

Par exemple, une série sur les mains de l’artiste au travail, montrant un geste différent, parlent toutes de l’effort et de la création.

Les séries photographiques sont un tremplin pour passer de la simple image à une œuvre construite. Elles permettent de raconter, d’affirmer une identité, de progresser techniquement et artistiquement. Pour un photographe, elles sont autant un outil de créativité qu’un langage universel.

Un autre exemple, une série photographique sur Noël ; c’est un peu comme une guirlande lumineuse : chaque image est une perle qui s’ajoute au fil, et l’ensemble compose une atmosphère. Travailler en série permet de donner cohérence et profondeur tout en variant les angles et les intentions.

Les marchés de Noël offrent un terrain magique pour expérimenter deux dimensions essentielles : le mouvement et la lumière.

Chaque photo peut figer ou suggérer l’élan, selon la vitesse choisie : une série sur le mouvement devient une danse visuelle, où chaque image raconte une étape de la fête. Quant à la nuit, elle transforme la lumière en matière vivante. : on peut explorer ses multiples visages, avec des éclats figés, des traînées colorées ou bien des reflets mystérieux.

Regardez autour de vous : guirlandes, vitrines, lampadaires, sapins décorés… Tout invite à la créativité… De la pratique technique (pose longue, vitesse rapide, gestion de la lumière) à l’imaginaire festif et sensoriel de Noël.

Alors lâchez- vous, faites-vous plaisir !

Pour en savoir plus :

Séries photographiques

Eric Doublet (photographe)

Lanotion de série en Photo - Le Garage Photographie, un lieu dédié àla photographie à Marseille

5choses que j’ai appris avec "Serial Photographer" -L'oeil dans l'objectif

05 décembre, 2025

J -19 : Le noir et blanc, supprimer les couleurs et laisser apparaître le brut

Pendant des années, je me suis tenue à distance du noir et blanc. Je lui reprochais son austérité, son silence, son apparente froideur. Je préférais le jeu des couleurs, leur éclat joyeux et leur danse infinie.

Les couleurs m’invitaient à célébrer la vie ; elles me semblaient plus proches de la vérité, plus fidèles à l’émotion immédiate. Je croyais naïvement qu’elles donnaient à mes images une vibration, une chaleur, une énergie indispensable.

Le noir et blanc, lui, me paraissait trop nu, trop terne, trop dépouillé, fade. Comme si en effaçant les teintes, il effaçait aussi une part de la magie.

Mais peu à peu, j’ai compris que ce refus était une étape.

En supprimant les couleurs, l’œil se focalise sur la composition, les lignes, les contrastes et les volumes, sur l’essentiel en quelque sorte. Le monochrome intensifie les sentiments, car il élimine les distractions et laisse apparaître une vérité plus nue, une impression de sincérité, de profondeur.

Avec le temps, j’ai compris que « le noir et blanc » n’était pas seulement une absence de couleur : c’est un langage visuel qui transforme le réel en nuances de gris ; il invite à regarder « autrement », à percevoir la densité des matières, la subtilité des ombres, et à ressentir l’image comme une émotion pure.

Le noir et blanc n’est pas une absence, mais une révélation. En supprimant les couleurs, il dépouille l’image de ses artifices et met à nu l’essentiel. La matière se dévoile : les textures deviennent palpables. La lumière s’impose et vient souligner les courbes, dramatise les ombres. Débarrassée des distractions chromatiques, l’émotion surgit, brute et directe.

Là où la couleur charme, le noir et blanc interpelle.

Pour en savoir plus :

Pourquoi photographier en noir et blanc ? [N&B 1/4] – Thomas Hammoudi

Pourquoila photographie en noir en blanc ? - Josselin Martin Photographie

Quand et pourquoi photographier en noir et blanc ? - Apprendre la Photo

04 décembre, 2025

J – 20 : Mon appareil, un compagnon de route incontournable

Il y a des voyages que l’on entreprend avec une carte ou un carnet de notes. Moi, je pars toujours avec mon appareil photo. Non pas comme un simple outil, mais comme un allié intime, un compagnon de route qui partage mes pas, mes haltes et mes émerveillements.

Il est là, en bandoulière, suspendu côté cœur, prêt à s’éveiller au moindre éclat de lumière. Il ne se lasse jamais de regarder avec moi, de scruter les détails qu’un œil pressé oublierait : la vibration d’une rue au petit matin, le reflet d’un nuage dans une flaque, une fleur qui s’ouvre au soleil.

Chaque déclenchement est une confidence, une trace déposée dans la mémoire du voyage. L’appareil ne se contente pas de figer des paysages : il recueille mes émotions, mes hésitations, mes élans. Il transforme l’instant en récit, la lumière en langage, le silence en image.

Sur les routes, il m’invite à ralentir. À m’arrêter devant une porte ancienne, à contempler la danse des ombres sur un mur, à écouter le souffle du vent dans les arbres. Il me rappelle que voyager, ce n’est pas seulement avancer, mais aussi apprendre à regarder, savoir s’émerveiller.

Il est le prolongement de mon regard, attentif aux détails que l’on oublie trop vite. Et quand le chemin s’arrête, il devient le gardien de mes souvenirs. Les images qu’il m’a offertes sont des fragments de moi-même, des cartes postales intérieures que je peux partager ou bien garder secrètes. Elles racontent non seulement les lieux traversés, mais aussi la manière dont je les ai vécus. Elles me permettent alors de refaire une nouvelle fois le voyage….

Mon appareil transforme chaque déplacement en aventure sensible, chaque instant en trésor, chaque voyage en histoire à transmettre.

Une idée magique pour Noël serait de partir en Laponie, au pays du Père Noël, pour vivre la féerie des aurores boréales et des traditions nordiques. En décembre, les nuits polaires offrent un ciel parfait pour admirer les lumières dansantes. Et puis les chalets en bois, les feux de cheminée, les repas traditionnels finlandais, tout respire la convivialité. Mais pourquoi partir si loin ?

A Strasbourg et en Alsace, les marchés de Noël y sont parmi les plus réputés au monde. balades en traîneau tiré par des huskies, randonnées en raquettes dans la neige...

Mais il est un peu tard pour planifier ces voyages….. Alors restons près de chez nous.

Quand décembre s’installe en Essonne, les villes et villages se parent de mille lumières pour accueillir leurs marchés de Noël. Dans les allées décorées de guirlandes scintillantes, les chalets en bois s’ouvrent comme des coffrets de trésors : artisanat local, gourmandises sucrées, bijoux faits main, jouets traditionnels. Chaque stand raconte une histoire, chaque sourire reflète la convivialité des fêtes.

Ces marchés ne sont pas seulement des lieux de commerce : ils sont des espaces de rencontre et de mémoire collective. Les chorales entonnent des chants traditionnels, les artisans transmettent leur savoir-faire, et les habitants se retrouvent autour d’un vin chaud ou des marrons grillés.

C’est une manière de voyager sans quitter l’Essonne, de plonger dans une atmosphère festive qui relie les générations.

Avec mon appareil à la main, toujours….

03 décembre, 2025

J – 21 : Regarde, ceci est important pour moi

En photographie, le sujet est le cœur battant de l’image. Il n’est pas seulement ce que l’on voit, mais ce que l’on choisit de montrer ; il révèle ce que le photographe veut dire, ce qu’il veut partager. Le sujet est donc le fil conducteur, il guide le regard, structure la composition, donne sens au cadre.

Sans sujet, la photographie se perd dans le hasard. Avec lui, elle devient récit. Choisir un sujet, c’est déjà interpréter le monde : décider que tel détail mérite d’être vu, que telle lumière mérite d’être gardée.

Photographier, c’est une rencontre intime entre le monde et notre regard. Chaque image naît d’une émotion, d’un frisson, d’une vibration intérieure ; on ne déclenche pas parce qu’un sujet est là, mais parce qu’il résonne en nous.

Il y a des choses que l’on ne peut pas photographier, non par incapacité technique, mais


parce qu’elles ne nous touchent pas. Devant ce qui nous semble « moche » - attention toutefois car la beauté est subjective - notre œil se détourne, notre cœur reste muet. La photographie est un langage de sensibilité : sans émotion, pas d’interpellation, donc pas de récit….

Nous l’avons vu précédemment que chaque cadrage est une sélection affective ; notre appareil devient le prolongement de notre regard « intérieur », un miroir de notre poésie personnelle.

Car photographier, c’est mettre en lumière ce qui nous fait vibrer ; c’est transformer un instant en récit, un détail en symbole, une émotion en image. C’est accepter que la beauté n’est pas universelle, mais qu’elle se révèle dans la rencontre entre un sujet et un regard.

Et dans ce geste, il y a une forme de fidélité : pour ma part, je ne photographie que ce que j’aime, ce que je veux offrir au monde, ce que je veux partager….

Chaque photo devient alors une déclaration silencieuse : « Voici ce que je trouve beau, voici ce qui mérite d’être vu…. Regarde, ceci est important pour moi. »

Pour en savoir plus :

Le Sujet Photo : Comprendre Et Bien Choisir ? - L'Art De La Photo

La question du sujet – pratique.photo

02 décembre, 2025

J – 22 : Le mouvement, figer une course ou bien laisser filer un geste

Deux options, donc deux récits :

  • Figer l’instant, comme un battement suspendu,

  • Laisser filer le geste, comme une trace de vie en train de s’écrire.

Lorsque vous figez une course, vous captez la tension, l’énergie, la forme parfaite d’un saut, d’un rire, d’un envol, l’ampleur d’un effort ; le temps s’arrête, le sujet devient sculpture.

Mais lorsque vous laissez filer le geste, vous racontez autre chose : la durée, le passage, le souffle ; le flou devient langage, le mouvement devient mémoire.

Deux regards sur le même instant, c’est également deux vitesses :

  • L’une rapide (1/1000s) : le mouvement est arrêté, net, précis. Idéal pour une goutte d’eau, un enfant qui court, un oiseau en vol,

  • L’autre plus lente (1/30s ou moins) : le mouvement laisse une traînée, une empreinte. Parfait pour une danse, une main qui écrit, une lumière qui trace.

Une cascade, par exemple, est un sujet qui se prête à deux interprétations photographiques très différentes, tout dépend de « l’effet » que vous souhaitez rendre.

Pour figer la puissance, utilisez une vitesse d’obturation élevée (1/500s, 1/1000s ou plus) : chaque goutte d’eau est comme suspendue dans l’air. Par contre, avec une vitesse plus lente (1/10s, 1/4s, voire plusieurs secondes avec trépied bien sûr !) l’eau devient un voile soyeux, fluide, presque irréel. Le mouvement se transforme alors en texture douce et poétique.

Une autre approche peut être intéressante en cette période de Noël : dans certaine ville, un carrousel est installé durant les fêtes de fin d’année.

Pour figer l’action, vous pouvez photographier un cheval de bois ou une nacelle du manège, capturé net au milieu de la fête : capturés à une vitesse rapide (1/250 s ou plus), les personnages et les décorations restent nets, comme suspendus dans le temps, tandis que les lumières scintillent autour.

Pour suggérer le mouvement, vous vous attarderez plutôt sur le manège entier en rotation, avec ses lumières transformées en traînées circulaires. Pris à une vitesse lente (1/10 s ou moins), avec un trépied pour stabiliser, les chevaux deviennent flous, les guirlandes se transforment en cercles lumineux, donnant une impression de danse.

Quoiqu’il en soit, qu’elle fige l’instant ou qu’elle laisse danser le flou, la photographie nous rappelle que Noël est une ronde, où chaque image est une étoile qui tourne encore dans nos yeux émerveillés. N’oubliez jamais de vous faire plaisir !

Pour en savoir plus :

Photographier l’eau - Les Numériques

Conseils pour photographier l'eau en mouvement comme un pro | Tamron Americas

01 décembre, 2025

J – 23 : Le cadrage, une écriture visuelle

Le cadrage n’est pas qu’un simple choix technique : c’est un geste narratif. En décidant qui ou quoi entre dans le cadre, vous définissez les personnages, les relations et l’ambiance de votre image.

C’est en quelque sorte une mise en scène invisible ; il relie les personnages, souligne les gestes, révèle des émotions.

En contre-plongée, un sujet devient puissant ; en plongée, il se fait fragile.

En isolant une silhouette dans un vaste décor, vous racontez la solitude. Mais en réunissant deux regards dans le même cadre, vous suggérez le lien.

Photographier, c’est écrire avec la lumière et l’espace. Le cadrage est ce geste silencieux par lequel le photographe décide ; si inclure un détail, c’est lui donner une voix, exclure un élément, c’est choisir le silence.

Ainsi, le photographe n’est pas seulement témoin : il est narrateur. Certain s’expriment par la peinture, d’autres par des écrits ; lui, son cadre est une page, ses images des phrases, et chaque série de photos compose un récit. Choisir d’intégrer un détail, une main, un objet, un regard - ou bien l’écarter - c’est déjà orienter la lecture de la photo.

Par exemple, un cadrage serré sur un visage peut raconter l’intimité, l’émotion, alors qu’un cadrage plus large sur un paysage racontera l’environnement, le contexte.

Imaginez une scène de marché, tenez un marché de Noël, ce n’est pas ce qui manque en ce moment ! Trois possibilités :

  • Un cadrage large pour montrer la foule, l’ambiance, des couleurs, et même le bruit,

  • Un cadrage serré, sur les mains d’un artisan, s’attardant sur un geste précis, une histoire intime,

  • Un cadrage plus sélectif encore peut se faire sur le regard d’un enfant, aux yeux émerveillés : un récit de curiosité et de découverte.

Le cadrage est une écriture visuelle : chaque choix est une phrase dans l’histoire que tu racontes.

Pour en savoir plus :

Art du cadrage - Par Alain Korkos | Arrêt sur images

Formations-photo.fr/post/la-contre-plongée-l-art-de-photographier-vers-le-ciel