19 décembre, 2024

Eugène ATGET, photographe d’un Paris qui n’existe plus….

 

J’adore le Vieux Paris ; alors inévitablement, je ne pouvais pas manquer cet article de Retronews ; inévitablement, il m’a fallu faire des recherches….

J’ai entendu parler d’Eugène Atget pour la 1ère fois alors que je naviguais sur Google à la recherche de la demeure de mon Agrand-père, rue Broca. Ma famille résidait comme beaucoup d’autres gens dans ce vieux paris des années 20, glauque, sordide, précaire…

Et puis l’idée m’est revenue lorsque j’ai dû réaliser un « tuto » sur les vieux métiers pour l’atelier de généalogie que j’anime. Je ne pouvais pas passer à côté et mieux m’intéresser à ce que ce « monsieur » avait réalisé….

*

Jean Eugène Auguste Atget est né le 12 février 1857 à Libourne, en Gironde ; au 51 rue Clément Thomas, une plaque désigne la maison natale du photographe.

J’ai bien essayé de retrouver l’acte de naissance, mais les AD de Gironde n’ont numérisées que les tables décennales pour la période 1853-1862 ; j’ai eu plus de chance pour son acte de décès puis les AD de Paris sont au top ! Eugène Atget est décédé le 4 août 1927 à Paris 14ème (AD 75 n°4065 page 8/20)

Si Eugène Atget est cité comme l’un des plus influents photographes français de son époque, il n’en demeure pas moins qu’il mourra dans la misère. Il semble qu’au cours de sa vie (70 ans) il connut de nombreuses difficultés financières.

Eugène Atget perd ses parents à l'âge de cinq ans ; ses grands-parents le recueillent à Bordeaux. Après de courtes études secondaires, il s'embarque comme garçon de cabine sur un paquebot de ligne et travaille, de 1875 à 1877, sur des lignes desservant l'Amérique du Sud. Pour la généalogie, il serait intéressant de faire des recherches de ce côté-ci mais ce n’est pas le propos de ce blog…

Donc dune carrière de marin à celle d’acteur de théâtre, il se consacre à la peinture et à la photographie documentaire à partir de 1890. Il a bien compris que les artistes, les peintres, les illustrateurs, agents de théâtre et du cinéma ont besoin de cette « collection » ; il commence par photographier les métiers traditionnels de la capitale : les petits métiers de Paris, des étalages de fruits et légumes, des devantures de boutiques, des colonnes de Morris avec leurs annonces de spectacles, des ruelles étroites et pavées, des bâtiments aux façades verticales. Il fixe sur l’image la misère qui suinte des murs crasseux et abîmés.

Il s’essaye aux jardins, aux fontaines, aux voitures à cheval, et aux scènes de rue. l’animation des rues d’un Paris populaire, laborieux, aux baraquements misérables des zoniers. Ses photographies représentent à la fois un témoignage unique sur cette époque révolue et un travail artistique exceptionnel.

Cette activité a connu des hauts et des bas ; Eugène Atget fournissait toutefois le musée Carnavalet, la Bibliothèque Nationale, la Bibliothèque historique de Paris, l’Ecole des Beaux Arts et le Musée des Arts Décoratifs .

Après les métiers de la rue, il s’intéresse aux intérieurs parisiens et aux arts décoratifs ; il entre dans l’intimité des choses.

Il réalisera plus de huit mille épreuves de photographies de rue regroupées en séries et sous séries. Malgré son travail intensif, Eugène Atget passa toute sa vie dans la précarité. C’est dans l’anonymat qu’il meurt en 1927, dans son appartement du 14e arrondissement. Mais quelque temps plus tôt, il avait rencontré le surréaliste Man Ray et son assistante la photographe américaine Berenice Abbott, lesquels prirent aussitôt conscience de l’importance de son œuvre. Celle-ci sera reconnue de façon posthume.

Il n’aura pas le privilège de demeurer au 31 de la rue Campagne-Première (Paris 14ème) mais au numéro 17bis un peu plus loin, un peu plus modeste….

Par choix ou par manque d’argent, Atget reste fidèle à son vieil appareil en bois, avec chambre à soufflet, exigeant des poses longues pour imprimer les plaques en gélatino-bromure d’argent ; les temps sont durent pour les photographes…

« L’apport d’Atget à la photographie en tant qu’art s’avère particulièrement remarquable lorsque l’on tient compte de sa technique XIXème siècle et de son isolement du courant de la photographie internationale. Au tournant du siècle, la photographie avait fait de grands progrès. Les lentilles anastigmatiques plus efficaces avaient remplacé le rapide objectif rectiligne ; on avait inventé le procédé extrêmement souple à la gomme bichromatée ; enfin les films et papiers nouveaux n’avaient cessé de bénéficier d’importantes améliorations ».(A. D Trottenberg préfacier de Parisde temps perdu)

Le 27 juin 1928, le Chicago Tribune, journal des expatriés américains en France, explique que Berenice Abbott, photographe portraitiste américaine, a acquis des milliers de clichés d’Atget. C’est elle qui fera connaître le photographe.

Pour en savoir plus :


Les œuvres d’art d’Eugène Atget

Carnavalet accueille Eugène Atget

Histoires de photographes : Eugène Atget - Zoom'Up - Cours de photo -L'atelier

Conférence "Eugène Atget ou la place du photographe" jeudi 16septembre 2021 à la Fondation HCB

Le vertige de l’inventaire : Atget, photographe du Vieux Paris

ActuPhoto Eugène Atget

Les intérieurs parisiens selon Eugène Atget

Le vieux Paris du XIX siècle capturé par Eugène Atget

Les petits métiers de Paris

Atget, Paris Vème et Vième arrondissement

Ateliers d’artistes rue Campagne Première

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